Théorie des systèmes

La théorie des systèmes organisationnels provient principalement des travaux du sociologue allemand Niklas Luhmann. Il s'agit d'une manière radicalement nouvelle de concevoir les organisations.

Traditionnellement, ces théories sont étudiées sous un angle particulièrement simplifié. Le management classique tend à considérer l'organisation comme une sorte de machine dédiée à la productivité et à l'efficacité. C'est au manager de déterminer la meilleure – unique – manière d'atteindre ces objectifs, ce que Frederick Taylor appelle "la meilleure manière".

Les théories des systèmes : une vision plus globale et ouverte

Les théories des systèmes, en revanche, se concentrent davantage sur la compréhension de la cohabitation de toutes les parties distinctes d'un système qui forment un tout complexe. Ces systèmes sont vus comme un ensemble qui émerge de l'agrégation d'entités distinctes, parmi lesquelles il existe des degrés infinis d'interaction. L'objectif de ces théories n'est plus de comprendre pour contrôler, mais d'optimiser.

Tout d'abord, la théorie des systèmes conçoit les organisations comme des entités ouvertes à un environnement avec lequel elles interagissent. Pour le manager, ces échanges représentent la première réalité à identifier, afin de la contrôler et de la mettre au service de son entreprise.

Les trois composants de la chaîne de valeur

Ensuite, cette théorie distingue trois composants dans la chaîne de valeur de l'organisation : les entrées (ressources matérielles et humaines, etc.), les transformations (création de valeur, cœur de l'activité de l'entreprise) et les sorties (produit ou service délivré). Cette décomposition permet d'identifier chaque composant, de définir ses contours, ses contenus, ses combinaisons...

En résumé, la théorie des systèmes vise à fournir aux managers un outil pour comprendre la structure de l'organisation dans leur entreprise. Cet outil leur révèle la complexité des systèmes dont ils sont responsables.

Les concepts d'entropie et de rétroaction

Enfin, la théorie des systèmes repose sur deux autres concepts extrêmement puissants et étroitement liés. Le premier, très scientifique, est celui de l'entropie. Il s'agit d'un principe physique selon lequel tout système donné (physique ou social) tend à se détériorer au fil du temps. Le second concept, en réponse au premier, est celui de la rétroaction. Les rétroactions se développent à partir des résultats des activités de l'entreprise – les sorties. Elles redéfinissent les ressources et la manière de faire des affaires de l'entreprise – les entrées. Enfin, elles aident précisément à maintenir l'équilibre de l'organisation et à prévenir sa détérioration.