Système autopoïétique

L’autopoïèse est un néologisme créé par les scientifiques chiliens Humberto Maturana et Francisco Varela. Issu du grec auto : soi-même, et poiesis : création, ce terme désigne la capacité d’un système à se régénérer lui-même.

Maturana et Varela présentent ce concept dans une série de publications, initialement dans le cadre d'une démarche complexe et ambitieuse visant à définir le vivant, déterminer ce qui constitue l'essence d’un organisme vivant et permet de le caractériser comme tel.

Après plusieurs années de recherche, ils aboutissent à cette conclusion : c'est sa capacité d'auto-création qui définit la vie. En d'autres termes, un système autopoïétique est un système qui se crée lui-même : il est en perpétuel renouvellement, et cette régénération est autonome.

L’exemple type d’un système autopoïétique est la cellule biologique, dont les composants se renouvellent en permanence sans modifier la structure interne de la cellule organisée en noyau, membrane, etc. À l’inverse, un contre-exemple classique est celui d’une usine qui créé un produit (une voiture par exemple) distinct de ce qu’elle est elle-même (une usine). Cela illustre la différence essentielle entre production et régénération.

De plus, un système autopoïétique se distingue par sa double nature : il est à la fois fermé (donc identifiable et délimité) et ouvert à son environnement. Une frontière, qu’elle soit organique ou opérationnelle selon la nature du système étudié, sépare le système de son environnement. Cependant, cette frontière reste sensible, permettant notamment d’acquérir les ressources nécessaires à sa régénération.

Le sociologue Niklas Luhmann, figure majeure de la théorie des systèmes, a ensuite repris le concept d’auto-possession et l’a appliqué aux systèmes non biologiques, affirmant qu’il s’étendait également à ces structures. Il a développé une application sociale de l’auto-possession, décrivant les systèmes comme des combinaisons d’interactions qui se reproduisent et s’appellent mutuellement.

Ainsi, les dynamiques d’auto-reproduction de toutes les organisations sociales reposent sur leurs communications internes.