Comment le management collaboratif transforme la prise de décision en entreprise
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Dans de nombreuses organisations, le pouvoir de décision reste centralisé : seul le sommet de la hiérarchie tranche, tandis que les collaborateurs sont rarement consultés. Bien que ce mode de décision soit adapté à certains contextes, il peut cependant générer des décisions déconnectées du terrain, et une perte d’engagement des équipes.
Pour répondre à ces défis, de plus en plus d’organisations adoptent le management collaboratif. Et si la vôtre en faisait partie ?
Selon une étude de Robert Walters, 75 % des salariés, cadres et dirigeants souhaitent que leur organisation encourage le travail collaboratif. Par ailleurs, 40 à 50 % des cadres estiment que leur entreprise pourrait gagner en compétences en misant sur un management plus à l’écoute, des missions plus stimulantes, et un plus grand niveau d’autonomie. Autant de leviers que le management collaboratif permet d’activer !
En quoi ce modèle diffère-t-il du management traditionnel ? Quels sont ses bénéfices ? Et comment le mettre en place ? Philippe Pinault, PDG et co-fondateur de Talkspirit, partage sa vision et ses conseils pour réussir la transition vers ce nouveau mode de management.
Qu’est-ce que le management collaboratif ?
Définition
« Le management collaboratif est un mode de gestion qui consiste à impliquer activement les collaborateurs dans la prise de décision, afin de co-construire ensemble des solutions adaptées », explique Philippe Pinault.
Ce type de management repose sur trois principes fondamentaux :
- Le partage du pouvoir décisionnel
- Le travail en intelligence collective
- La responsabilisation des équipes
Management collaboratif vs management participatif
Voyons désormais ce qui différencie management collaboratif et management participatif.
Le management participatif consiste à recueillir l’avis des collaborateurs avant de prendre une décision. Toutefois, la décision finale reste entre les mains des managers ou de la direction.
Le management collaboratif, lui, va plus loin : il repose sur une prise de décision partagée, où les collaborateurs ne se contentent pas d’être consultés, mais participent activement et assument une part de responsabilité.
Ces deux approches peuvent être combinées selon le niveau d’implication recherché.
Management collaboratif vs management traditionnel
Selon Philippe Pinault, « le management traditionnel repose sur un processus de décision centralisé où la direction décide, et les équipes exécutent. Ce modèle peut être efficace, mais il entraîne parfois des décisions plus lentes et incertaines. »
« Le management collaboratif, quant à lui, implique davantage les équipes et valorise la diversité des contributions. » Le pouvoir de décision n’est plus exclusivement entre les mains de la direction, mais partagé entre plusieurs parties prenantes, consultées tout au long du processus.
« On a souvent tendance à opposer ces deux concepts, alors qu’en réalité ils se complètent mutuellement » : rien ne vous empêche donc de mixer management traditionnel et management collaboratif !

Pourquoi adopter le management collaboratif ?
Maintenant que vous savez en quoi consiste le management collaboratif, voyons désormais quels bénéfices il peut apporter à votre entreprise.
Plus d’agilité, innovation et engagement
« Le management collaboratif développe l’agilité, la réactivité et la capacité d’innovation de l’organisation. Par ailleurs, solliciter divers points de vue permet de prendre de meilleures décisions », affirme le PDG de Talkspirit.
« Ce mode de management renforce également l’engagement des collaborateurs. Cela permet à chacun de se sentir écouté et impliqué, et de mieux comprendre l’impact des décisions prises. Cette approche est particulièrement appréciée des nouvelles générations, qui veulent être actrices des décisions qui les concernent, et non de simples exécutantes. »
Or, cet engagement a un vrai impact sur la performance : selon une étude Gallup, les entreprises avec des collaborateurs engagés sont 23 % plus rentables !
Meilleure prise de décision
« Prendre des décisions de manière collaborative présente trois avantages clés :
- Cela réduit les biais cognitifs individuels, car la décision repose sur plusieurs personnes aux perspectives diverses.
- Les collaborateurs s’approprient mieux les décisions prises, ce qui réduit la résistance au changement.
- Les décisions sont plus alignées avec la stratégie de l’entreprise et les besoins des équipes. »
C’est pour toutes ces raisons que des clients comme QoQa, Welser Profile ou Great Place To Work Pays-Bas ont adopté le management collaboratif, et que nous suivons ces principes en interne.
Comment prendre une décision collective ?
« Dès lors qu’on souhaite prendre une décision de manière collaborative, il est important d’utiliser un processus de facilitation. Cela va permettre de cadrer la démarche, et d’accélérer la prise de décision », explique Philippe Pinault.
« La majorité de nos clients s’appuient sur un processus par consentement pour prendre ces décisions. Contrairement au consensus, qui nécessite l’accord unanime de tous, le consentement permet de prendre une décision dès lors que personne n’a d’objection. »
N’importe quel collaborateur peut soulever une objection, à condition qu’elle soit argumentée, raisonnable, et qu’elle précise en quoi la proposition peut nuire à l’organisation. Cela permet de consulter tout le monde, sans risquer l’immobilisme (un écueil fréquent du consensus).

Quel mode de décision adopter dans quel contexte ?
« Selon le type de décision que vous avez à prendre et le contexte organisationnel dans lequel vous vous trouvez, il peut être judicieux d’opter soit pour un processus centralisé, soit pour un processus distribué.
Par exemple, les décisions stratégiques sont souvent prises au niveau de la direction, tout comme celles nécessitant une exécution rapide en période de crise. En revanche, les décisions opérationnelles gagnent à être prises de manière collaborative avec les équipes concernées, car ce sont elles qui savent le mieux estimer leur impact », indique Philippe Pinault.
Quels sont les pré-requis pour passer au management collaboratif ?
Avant de mettre en place le management collaboratif, il faut commencer par vérifier si vous remplissez les pré-requis essentiels. Voici les principaux qu’il vous faudra :
- « Une culture d’entreprise qui favorise la transparence et la responsabilisation ». D’après notre étude menée avec Ipsos en 2024, seuls 12 % des salariés français trouvent leur entreprise complètement transparente. Il y a donc un fort potentiel d’amélioration sur ce point.

- « Des dirigeants et des managers convaincus des bénéfices de cette approche collaborative, et prêts à soutenir le projet. »
- « Des collaborateurs volontaires. Une bonne façon de le vérifier est de les sonder en amont pour mesurer leur appétence pour ce mode de fonctionnement. »
- « Un environnement de travail qui favorise la sécurité psychologique. » Autrement dit : un endroit où chacun se sent libre de s’exprimer, d’expérimenter et de faire des erreurs sans crainte de sanctions.
Comment convaincre la direction de sponsoriser le projet ?
Mais alors, comment faire si votre direction n’est pas ouverte au changement ? Voici quelques clés pour mieux comprendre et surmonter cette résistance.
Selon Philippe Pinault, « la principale résistance vient souvent d’un manque de compréhension. On a tendance à penser que garder la prise de décision à son niveau permet de mieux maîtriser les choses. Alors que c’est tout l’inverse : plus on s’appuie sur l’intelligence collective, plus on trouve des solutions efficaces et innovantes.
Le meilleur moyen de lever ce frein est de s’informer. Encouragez vos dirigeants à :
- échanger avec des pairs qui ont mis en place le management collaboratif,
- participer à des conférences,
- lire des livres sur le sujet (je vous recommande fortement Reinventing Organizations de Frédéric Laloux).
Plus ils seront renseigné(e)s, plus cette transformation leur semblera accessible », déclare Philippe Pinault.
Un autre levier clé consiste à impliquer le comité de direction dans la réflexion. « Un dirigeant peut hésiter à faire évoluer son mode de management, mais ce ne sera pas forcément le cas de son comité de direction, qui peut l’aider à franchir le cap. »
Quelles sont les étapes à suivre pour implémenter ce mode de management ?
Supposons maintenant que vous remplissez les pré-requis cités plus haut. La prochaine question que vous vous posez est probablement : par où commencer ? Voici les étapes clés de déploiement recommandées par notre CEO Philippe Pinault.
1. Explicitez ce que signifie le “management collaboratif”
« Tout le monde n’a pas la même compréhension de ce qu’est le management collaboratif. Alors avant de le mettre en place, veillez à bien définir ce que veut dire ce terme pour votre organisation. » Cela permettra d’aligner vos équipes et d’éviter toute confusion sur le niveau d’implication attendu.
2. Clarifiez comment les décisions doivent être prises
« Toutes les décisions ne vont pas forcément donner lieu à un processus collaboratif. Pour responsabiliser efficacement les équipes, il est donc crucial d’identifier :
- quelles décisions doivent être prises au niveau de la direction,
- quelles décisions doivent être mises dans les mains des équipes,
- qui doit être consulté avant que ces décisions ne soient prises.
Par exemple, chez Talkspirit, les équipes prennent des décisions sur les sujets opérationnels qui les concernent directement. Mais cela ne signifie pas qu’elles décident de tout, toutes seules. La direction et d’autres départements peuvent être impliqués dès lors que ces décisions ont un impact sur la stratégie d’entreprise. »
3. Cartographiez votre structure organisationnelle
« La prochaine étape consiste à cartographier votre structure organisationnelle. Autrement dit : documenter l’ensemble des rôles de l’organisation, et préciser les redevabilités qui leur sont associées. » Ce que vous pouvez faire via l’organigramme Talkspirit, par exemple.

Vous pouvez utiliser des modèles tels que l’Holacratie ou la sociocratie pour structurer cette démarche, mais ce n’est pas indispensable. Comme le souligne Philippe Pinault, « on peut tout à fait faire du management collaboratif sans adopter un modèle spécifique. »
4. Expérimentez progressivement
« Le management collaboratif ne se met pas en place du jour au lendemain. Le mieux est de tester ce fonctionnement avec quelques équipes volontaires, puis de l’élargir progressivement à l’ensemble de l’organisation si c’est un succès.
Certaines équipes auront besoin de plus d’accompagnement que d’autres. L’important est d’adapter le rythme de déploiement à la maturité de l’organisation. »
5. Outillez vos équipes
« Mettre en place les bons outils est essentiel dès lors que vous souhaitez passer à l’échelle et déployer le management collaboratif dans l’ensemble de votre organisation. » Avec une plateforme comme Talkspirit, vous pouvez :
- documenter clairement les rôles, responsabilités et processus de l’organisation,
- faciliter la prise de décision collective, aussi bien en réunion qu’en asynchrone,
- assurer un alignement entre les décisions prises par la direction et les équipes,
- partager les bonnes informations avec les bonnes personnes au bon moment.

6. Faites-vous accompagner
« L’accompagnement et la formation sont des éléments clés pour réussir la transition vers un mode de management collaboratif », affirme le co-fondateur de Talkspirit.
Chez Talkspirit, nous travaillons avec un réseau de +160 partenaires spécialisés dans les nouveaux modes de management, qui peuvent vous aider à :
- faire un diagnostic de vos pratiques actuelles,
- identifier de potentiels dysfonctionnements,
- créer un plan d’action concret,
- et embarquer vos équipes !
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7. Acceptez que c’est un processus continu
Enfin, il est important d’avoir en tête que le management collaboratif n’est pas une destination, mais un cheminement.
« Mettre en place ce modèle, c’est accepter qu’il y aura des réussites et des erreurs tout au long du chemin, et donc des ajustements en cours de route. L’important n’est pas de viser la perfection, mais plutôt d’améliorer vos pratiques en continu. »
Le futur du management collaboratif
« Le management collaboratif est, j’en suis convaincu, un modèle d’avenir qui deviendra un standard dans les organisations. De plus en plus d’équipes vont l’adopter, non seulement pour améliorer la prise de décision, mais aussi pour répondre aux attentes des collaborateurs en quête de plus de responsabilisation.
Dans un environnement VUCA (Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu), où tout évolue rapidement, les équipes doivent décider vite et bien. Le management collaboratif est particulièrement adapté à ces défis, car il :
- prend en compte la diversité des points de vue,
- évite les blocages, en s’assurant qu’il n’y a pas d’objections majeures,
- renforce l’engagement des collaborateurs, en leur donnant un réel pouvoir d’action.

Les entreprises ont donc tout intérêt à l’expérimenter. Plus elles développeront ces pratiques collaboratives, plus elles gagneront en efficacité, réactivité et innovation.
Cela ne signifie pas pour autant que le modèle traditionnel va disparaître. Je pense que le futur du management repose sur un modèle hybride, combinant prise de décision centralisée et décentralisée », révèle Philippe Pinault.
Pour conclure
Mettre en place le management collaboratif peut réellement transformer la prise de décision dans votre entreprise ! Mais pour que cette approche fonctionne, il vous faut :
- Obtenir l’adhésion des dirigeants, managers et collaborateurs
- Adapter le modèle à votre contexte organisationnel
- Réaliser cette transition de manière progressive
- Mettre en place des outils comme Talkspirit
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